Il ne suffisait pas d’acheter un bel iMac sur son socle : encore fallait-il y transférer tout le contenu de mon PC - documents, lourdes archives de courriers électronique, contenu de sites conservés sur le disque dur du PC…
Je ne tentai pas de le faire seul : je ne pense pas que j’y serais arrivé. Je m’adressai à un spécialiste, un indépendant qui forme et dépanne des utilisateurs du Mac. J’avais déjà eu avec lui un entretien préalable pour définir mes besoins (liste de logiciels, etc.) avant de prendre ma décision. Heureusement qu’il était là : merci à David Chatton, que je vous recommande si vous résidez en Suisse, dans le canton de Fribourg ou aux environs.
Le transfert des documents ne posa pas de trop grandes difficultés, et j’avais pris la précaution de tout sauvegarder sur des disques ZIP Iomega (mon PC ne disposant pas d’un graveur de CD).
Le plus difficile, ce fut le courrier. J’avais toujours utilisé Outlook Express et mon abondante correspondance me valait de lourdes archives ; pendant quelque temps, j’avais tenté d’archiver individuellement les messages reçus au cours d’une année sur des disquettes ZIP, par ordre alphabétique, mais cela représentait un travail impossible pour des résultats incertains à long terme : la question de la mémoire et de l’archivage de documents électroniques est loin d’être résolue, la plupart des informaticiens n’ont pas les préoccupations des historiens - mais c’est un autre sujet !
Comment faire migrer le carnet d’adresses (plusieurs centaines d’adresses) et tout le courrier vers Mail (je dirai une autre fois pourquoi j’ai préféré Mail)? Le livre de David Pogue reconnaissait que le problème n’était pas facile à résoudre. Je fus d’abord tenté d’utiliser le logiciel Move2Mac, en conjonction avec Outlook2Mac, mais un spécialiste du Mac me le déconseilla, à juste titre, car je découvris - alors que j’étais presque tenté de l’acheter quand même - qu’il n’exporterait probablement pas de façon correcte des fichiers dans d’autres langues que l’anglais ! Il vaut toujours la peine de lire les précisions en petits caractères…
Finalement, l’exportation du carnet d’adresses se fit en suivant les conseils du livre de David Pogue cité dans le texte précédent (Switching to the Mac, 2003), que je vous recommande de lire pour les détails : en passant par l’intermédiaire d’une exportation du carnet d’adresses vers… Netscape, qui les transforme ensuite en fichiers de format .ldif si cette option est choisie lors de l’exportation subséquente de Netscape.
Pour les centaines de dossiers de courrier contenant des milliers de messages, l’opération fut plus compliquée : je ne sais pas comment j’y serais parvenu sans l’aide de David Chatton ! J’avoue ne plus me souvenir de toutes les étapes : après tout, c’est en principe le genre d’opération que l’on ne fait en principe qu’une seule fois dans sa vie, puisque quel utilisateur du Mac voudrait revenir au PC ? Rétrospectivement, je me reproche de ne pas les avoir consignées par écrit afin de faire bénéficier de mon expérience de futurs « convertis ». Je me souviens simplement qu’il fallut, pour mener l’opération à bien sans brouiller tous les messages contenant des caractères accentués (quand même courants chez les francophones!), recourir à l’utilitaire Emailchemy.
Seul problème à la fin de l’opération : mes centaines de dossiers et leurs milliers de messages étaient tous là, mais leur arrangement hiérarchique (en dossiers, sous-dossiers, etc.) était perdu ! Il me fallut donc passer une journée entière à repérer (des sous-dossiers portant parfois le même nom dans des dossiers différents) et à déplacer au bon endroit des centaines de dossiers.
Le problème ne toucha que le courrier. L’importation des documents Word, en revanche, se fit sans difficulté. Au moment de mon passage au Mac, les noms de fichiers de plus de 31 caractères n’étaient pas lisibles intégralement, mais ce problème a été résolu depuis : aucun problème pour lire les noms de fichiers longs, y compris ceux qui avaient été importés antérieurement.
Quant aux logiciels, évidemment, hors de question d’utiliser sur un Mac des logiciels conçus pour PC : je raconterai dans un autre message quelles ont été mes expériences, ce que j’ai trouvé (de mieux) sur Mac et ce qui manque (pas grand chose, mais quelques outils quand même). Donc, pas question de transfert : en revanche, il fallut racheter plusieurs logiciels, à commencer par la dernière version (coûteuse) de Dreamweaver (pour la construction de sites web), que j’avais malencontreusement acheté pour Windows très peu de temps auparavant. C’est un point qu’il faut garder à l’esprit : même si vous possédez déjà un numéro de licence d’un logiciel pour Windows, vous ne pourrez généralement pas l’utiliser pour Mac, cette règle s’appliquant alors même à un navigateur tel qu’Opera (cela a changé depuis : Opera propose maintenant des licences multiplateformes avec un supplément de prix). Ceux qui utilisent plusieurs logiciels doivent avoir ce facteur à l’esprit au moment d’acheter un Mac : il y aura quelques investissements à consentir à côté du Mac lui-même.
Quant à la facilité personnelle, psychologique, dans ce processus de conversion au Mac, il faut distinguer deux éléments :
* Nous avons tous, dans notre usage de l’outil informatique, acquis des réflexes. En passant vers un nouvel environnement, dans lequel le clavier même présente quelques différences, il y a inévitablement une période d’adaptation : il faut apprendre de nouvelles manières de procéder, s’habituer à une autre présentation (le Finder du Mac est assez différent de l’Explorateur Windows, avec la nécessité d’ouvrir deux fenêtres de Finder pour déplacer des documents, au lieu de le faire au sein d’une seule fenêtre). Depuis que je suis passé au Mac, je me trouve également amené à utiliser plus souvent des combinaisons de touche. En décidant de faire le pas, il faut se préparer à une période d’adaptation, avec quelques frustrations initiales (« ah, ceci ou cela était plus simple pour PC ! » - en réalité non, pas vraiment, il s’agit simplement d’habitudes prises, de routines assimilées, et changer demande toujours un effort). Je dois souligner que la lecture préalable intensive (des soirées entières) d’ouvrages sur le Mac, avec le livre de David Pogue et d’autres, ainsi qu’une première familiarisation avec l’univers Mac grâce à l’achat d’un iBook avant de faire le grand pas, m’aidèrent beaucoup dans cette démarche.
* L’autre aspect, c’est la relation avec ce nouvel environnement. A cet égard, l’expérience fut très positive. Après quelques jours, j’éprouvai le passage au Mac comme une évolution stimulante et, si je puis dire, rafraîchissante. Difficile à décrire, mais c’était comme redécouvrir le plaisir de travailler sur un ordinateur, une relation dépassant l’usage technique et offrant une dimension peut-être esthétique. C’est vraiment qu’un Mac est tout simplement une belle machine et que le cadre dans lequel travaille l’utilisateur du Mac - pour la majorité des logiciels auxquels il recourt - est accueillant, convivial. J’abordai le Mac avec enthousiasme - et, très vite, une profonde satisfaction d’avoir pris enfin cette décision et choisi un autre univers que celui du PC.
Pour résumer mon expérience de conversion, comme je le dis ce mois-là à un collègue : ma propre conversion ne fut ni trop difficile ni trop traumatisante, mais la conversion de certains de mes fichiers (ceux de courrier) se révéla plus délicate.
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