« Il n’y a pas de virus sur le Mac », disent fièrement les utilisateurs de longue date. Ils ont raison, même si je pense que cela ne nous dispense pas de nous protéger préventivement : on ne sait jamais… En revanche, Mac ou PC, face au spam, nous pestons tous contre le même problème. A défaut d’éradiquer le pourriel, on peut au moins mettre en place quelques digues.
Avant d’en arriver aux outils conçus pour le Mac, quelques recommandations générales d’un utilisateur qui sait de quoi il parle : il y a deux ans, il m’a fallu supprimer mon adresse principale tant le spam était devenu envahissant. Cela serait bien pire aujourd’hui, mais j’ai pris quelques mesures qui me permettent de réduire le spam à moins de 10% du courrier reçu, ce qui est un bon résultat aujourd’hui pour un utilisateur intensif avec des centaines de correspondants.
Première règle, impérative, absolue : ne jamais laisser votre adresse sur une page web ! Les spiders qui parcourent le réseau mondial la découvriront tôt ou tard, et vous vous retrouverez après quelque temps submergé de messages non désirés et d’offres douteuses. Il y a quelque temps, il m’a fallu mettre en ligne - et pourtant sous forme de fichier PDF - un document contenant une adresse que j’avais créée pour l’occasion : deux mois environ après la mise en ligne, j’ai commencé à recevoir (maintenant presque chaque jour) un de ces célèbres courriers d’escrocs nigérians essayant de vous tenter avec la promesse d’une part à une grosse fortune supposée dormir dans le coffre de quelque banque helvétique.
Si vous n’avez d’autre choix que de laisser une adresse en ligne quelque part, créez une adresse secondaire, que vous pouvez sans une minute d’hésitation supprimer en cas d’afflux de spam. Pour ma part, je suis allé beaucoup plus loin : possédant certains noms de domaines actifs et équipés bien sûr de la possibilité de créer des adresses mail et des alias, je crée un alias individuel (c’est-à-dire une redirection vers une adresse réelle) pour chaque magasin en ligne, pour chaque logiciel acheté, pour chaque liste. Si j’achète par exemple un livre à magasin, je créerai l’alias magasin@patagonie.net, qui redirigera vers une adresse réelle (l’adresse magasin@patagonie.net n’existe bien sûr pas, raison pour laquelle je la mets en ligne sans hésiter : les spiders la repéreront, mais enverront des messages dans le vide!). Bien entendu, il faut pour cela posséder au moins un nom de domaine avec la possibilité de créer adresses e-mail et alias de redirection. Même sans cela, un fournisseur d’accès vous offre souvent la possibilité d’avoir plusieurs adresses, et il existe sinon la possibilité de créer des adresses sur des services de courrier gratuits (Yahoo, Hotmail, etc.) et de les supprimer lorsqu’elles deviennent polluées.
Si vous possédez un site web et n’avez d’autre choix que de laisser votre adresse en ligne, utilisez au moins l’un de ces petits outils gratuits qui vous permettent de la convertir - dans le code HTML - en ASCII, comme E-cognito (1.5) ou en JavaScript, comme SpamStopper (1.5). Vérifiez bien si le résultat apparaît correctement dans tous les navigateurs ! Cela ne supprimera pas totalement le spam (certains spiders semblent réussir à lire une partie des adresses codées, hélas!), mais le réduira sérieusement. S’il s’agit simplement d’offrir sur votre site une possibilité de contact, pourquoi pas une formulaire PHP, beaucoup plus sûr, et que vous pouvez créer gratuitement en quelques minutes en ligne (avec un minimum de connaissances HTML et d’anglais) grâce à un outil comme le Free Customized Feedback Form Wizard ?
Malgré toutes ces mesures, vous ne réussirez probablement jamais à éviter complètement le spam, à moins de ne pas utiliser le courriel, ce qui serait quand même dommage ! Alors, que faire pour ne pas être empoisonné ?
Vous aurez remarqué, dans votre client de courrier, la fonction « Courrier indésirable ». C’est utile, mais cela n’empêche pas encore le courrier d’arriver d’abord dans votre boîte et de l’encombrer inutilement.
Pourtant, beaucoup de systèmes contre le spam vous demandent de recevoir d’abord le courrier dans votre boîte ; d’autres, à l’inverse, l’éliminent sur le serveur, au risque d’éliminer également des messages légitimes - ils restent certes accessibles durant quelque temps, avant d’être supprimés, mais cela vous oblige à des contrôles réguliers pour récupérer peut-être in extremis un message important malencontreusement identifié comme spam…
La bonne solution est entre deux : supprimer le pourriel sur le serveur, mais garder entièrement le contrôle de cette suppression depuis votre Mac. Il y a de bonnes solutions, à condition de comprendre l’anglais.
Durant mes deux dernières années sur PC, j’utilisais pour cela un excellent outil, que je vous signale à la fois parce que tous les utilisateurs de PC devraient l’avoir et parce qu’une version Mac est annoncé comme imminente… depuis plus de six mois, mais elle finira bien par venir, même si j’attendrai alors quelque temps - histoire de recueillir les échos des utilisateurs sur les forums - avant de l’utiliser. Cet excellent outil s’appelle MailWasher. Si la version annoncée pour Mac est aussi bonne que la version Windows, je la recommanderai sans hésiter. (Depuis que j’ai posté ce billet, la version pour Mac est sortie, mais elle ne présente de loin pas les qualités de la version Windows, je ne puis donc pas recommander MailWasher pour Mac - 2 juillet 2005.)
Cependant, il existe déjà un équivalent sur Mac. Il est moins perfectionné. Par exemple, si vous avez plusieurs comptes de courrier, il ouvre un fenêtre séparée pour chaque compte (le créateur promet cependant une fenêtre consolidée des différents comptes pour la prochaine version, courant 2005). Lorsque vous voulez vérifier l’arrivée de nouveaux messages, il recharge toute la liste des messages encore sur le serveur, au lieu d’ajouter simplement les nouveaux. Mais, tel qu’il est, c’est un logiciel plutôt efficace, malgré une fâcheuse tendance à produire un message d’erreur (sans conséquence) lors de la fermeture si vous avez plusieurs comptes et donc plusieurs fenêtres ouvertes).
Cette application nous vient des Pays-Bas et s’appelle POPmonitor (2.1.3). Quand vous lancez POPmonitor, il vous indique quels sont tous les messages qui attendent pour vous sur le serveur. Non seulement vous en voyez la liste, avec les expéditeurs et le sujet, mais vous pouvez voir le contenu (au format texte brut) en cliquant sur Read. Vous pouvez créer des listes noires et des listes blanches : une adresse sur liste blanche ne sera jamais considérée comme spam, une adresse sur liste noire sera automatiquement classée dans le spam. Vous pouvez également utiliser des filtres déjà inclus (de nouveaux sont régulièrement proposés sur le site) pour identifier des contenus spam connus ou créer des filtres par rapport à des besoins particuliers. Vous pouvez déterminer ce qui arrive à ces messages considérés comme spam : soit les marquer en rouge, soit les éliminer sans même les voir (soyez cependant sûr de ce que vous faites avant de choisir cette option!).
Les messages légitimes apparaîtront avec un bouton vert, les messages spam ou suspectés de l’être seront accompagnés d’un bouton rouge, les autres d’un bouton sans couleur. L’idéal est de choisir le classement des messages par couleur. En quelques instants, vous éliminerez alors les messages spam, puis ferez arriver le courrier entrant dans votre boîte, n’y recevant que des messages légitimes. Bien entendu, songez à désactiver la réception automatique du courrier à intervalles réguliers dans votre boîte locale ou à bien la synchroniser avec les contrôles périodiques que peut faire à votre demande POPmonitor.
Grâce à POPmonitor, vous réussirez donc à éliminer le spam sur le serveur, ce qui vous épargnera de le faire sur votre disque dur. C’est à mon avis la meilleure solution - en espérant que des mesures techniques (et légales?) permettent un jour de combattre plus efficacement ce fléau qu’est le spam.
POPmonitor n’existe plus. Aujourd’hui, après avoir testé différentes autres solutions contre le spam, je fais avant tout confiance aux filtres de services payants de qualité pour le courrier électronique : par exemple le norvégien Runbox ou l’australien FastMail (18 décembre 2017).
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