Apple Works est (pour l’instant encore) livré d’office avec un nouveau Mac. J’ai expliqué dans un précédent billet pour quelles raisons j’utilise fréquemment Word. Mais à côté de celui-ci, je recours de plus en plus souvent à d’autres outils de traitement de texte.
Mon préféré, l’outil de prédilection de quiconque écrit beaucoup, c’est sans hésitation Mellel (1.8.2, version 1.9 en préparation), une application de traitement de texte israélienne, constamment améliorée et offrant un nombre considérable de fonctions pour un prix très raisonnable (39$ pour une licence, 59$ pour cinq licences dans une seule famille). A noter aussi - pour ceux qui en auraient besoin - que ce traitement de texte s’adapte parfaitement à l’écriture (de gauche à droite) de l’arabe, de l’hébreu ou du persan.
Mellel exige quelques efforts : à différents égards, il ne fonctionne pas exactement comme les autres traitements de texte. Il faut accepter de passer du temps à le découvrir et à en apprendre le fonctionnement. Mes premières expériences ont été déconcertantes : j’ai perdu pas mal de temps, par exemple, jusqu’au moment où j’ai compris comment faire pour changer d’en-tête et pied de page après la première page (ultra-simple : il fallait simplement comprendre la manière de procéder).
La première chose qui séduit l’utilisateur de Mellel est l’interface : nous ne sommes pas loin de la perfection : sobriété permettant de se concentrer sur le texte, excellent affichage des caractères. Une palette flottante plus agréable que celle de Word permet de déterminer le type et la taille des polices, le formatage des paragraphes, les tableaux, etc. Non seulement cette palette flottante réagit-elle immédiatement aux sélections, mais encore s’adapte-t-elle constamment à la place disponible en hauteur au fur et à mesure que l’on ouvre une ou plusieurs de ses sections.
Mellel est d’un stabilité à toute épreuve : jamais je n’ai eu le moindre problème - contrairement à Word ou à Nisus, auxquels il arrive de temps en temps de vous fausser compagnie subitement pour quelque obscure raison, vous obligeant à ouvrir à nouveau l’application.
Dans l’ensemble, Mellel réussit bien à lire des documents au format .doc ou .rtf, en tout cas tant qu’il ne s’agit que de texte - l’ouverture de documents comportant des notes infrapaginales n’est en revanche pas satisfaisante pour l’instant.
Mellel enregistre les documents dans son propre format à terminaison .mell. Il est possible d’exporter un texte rédigé avec Mellel au format .txt, .rtf ou .doc. L’exportation dans ce dernier format ne respecte cependant pas toujours l’espacement des paragraphes, si celui-ci n’est pas un espacement simple. L’exportation vers le format .rtf est en revanche bonne, y compris pour les listes, avec quelques problèmes cependant pour des tableaux ou tabulations.
J’ai cependant vu Mellel s’améliorer déjà notablement en un an sur ces différents points, et je n’ai aucun doute sur de futurs progrès qui devraient résoudre ces problèmes : les développeurs de Mellel fournissent un travail considérable et permanent pour faire de ce traitement de texte l’un des meilleurs.
Mellel est localisé en français. Il est même possible de choisir le style de guillemets français (avec espace) pour les citations. L’espacement automatique avant certains signes (deux points, points d’exclamation, points d’interrogation…) pour les utilisateurs français (les règles typographiques ne sont pas exactement les mêmes en France et en Suisse romande!) sera introduit en option dans une prochaine version.
En revanche, le mode d’emploi n’existe qu’en anglais (il en va d’ailleurs de même pour les deux autres traitements de texte que je vais signaler plus loin). Et ce mode d’emploi est volumineux (plus de 300 pages actuellement). Des connaissances raisonnables de l’anglais sont donc recommandées pour un utilisation optimale de Mellel.
Mellel est donc l’outil de choix pour qui doit écrire beaucoup et est prêt à investir un peu de temps pour apprendre à l’utiliser. Je recommande vivement de tester Mellel.
Tout le monde n’a cependant pas besoin d’un outil tel que Mellel. Si vous devez simplement écrire quelques lettres et avez besoin d’un outil léger, très stable (jamais une seule fermeture inopinée en un an d’utilisation!), simple et qu’Apple Works ne vous séduit pas vraiment (je vous comprends!), il existe une bonne solution qui vous permettra d’éviter Word : Mariner Write (3.6.4). Il vous en coûtera $49.95.
La première chose qui me frappe, chaque fois que j’utilise Mariner Write, c’est la rapidité de son ouverture : pas instantanée, mais presque. C’est l’un des atouts sur lesquels insistent d’ailleurs ses développeurs : Mariner Write est un traitement de texte bien plus léger que Word.
Qui dit plus léger dit bien entendu moins de fonctions. Mais la majorité des utilisateurs n’ont pas besoin de toutes les fonctions de Word. Et Mariner Write vous permet quand même d’insérer des notes de bas de page ou de fin de document, des tableaux… En revanche, si vous faites une liste, vous ne pouvez choisir que des puces : la numérotation automatique d’une liste n’est pas encore possible, mais je soupçonne qu’elle sera introduite dans une prochaine version - les auteurs de Mariner Write en ont en effet reçu souvent déjà la demande.
La sélection des principales caractéristiques de format de document est aisée et immédiatement reconnaissable. En outre, il n’y a dans Mariner Write rien qui vienne vous distraire de l’écriture.
La localisation en français souffre encore de quelques imperfections mineures, mais la version actuelle a déjà résolu la plupart de ces problèmes.
Autant je recommande Mellel en complément à Word pour des professionnels de l’écriture (ou des personnes ayant besoin de fonctions spécialisées), autant je recommande Mariner Write à des utilisateurs voulant simplement un traitement de texte simple et efficace pour un usage courant et non professionnel. Je l’utilise principalement pour écrire ma correspondance.
Enfin, il faut encore mentionner un autre traitement de texte qui se situe entre deux : je veux parler de Nisus Writer Express (2.1.1). Cette nouvelle mouture de Nisus est en train de conquérir son petit public d’enthousiastes. Il faut lire, par exemple, l’analyse détaillée de Vincent Absous en décembre 2004 dans MacGénération. Nisus Writer Express y est qualifié d’excellent, Absous conclut par ces remarques :
« Désormais, le logiciel de Nisus offre l’essentiel et avec des performances qui devraient faire pâlir d’envie un Word qui, même dans sa dernière version, donne toujours l’impression de se traîner un peu. Certes, il lui manque encore quelques fonctions, mais, désormais, Nisus Writer Express est notre traitement de texte par défaut. Word est au placard. »
Comme vous le voyez, Nisus mérite d’être testé et pris en considération par qui chercherait une autre solution que Word sans vouloir entrer dans les arcanes de Mellel : pour le même prix que Mariner Write, il offre plus de possibilités.
Nisus est un bon traitement de texte, d’aspect moderne et élégant, avec une palette latérale dont l’on sélectionne aisément les différentes sections grâce à un menu déroulant. Le contrôle de l’orthographe est particulièrement efficace, dans différentes langues à choix (dont le français), avec une petite fenêtre dans la barre latérale (sous menu « Ecriture ») où l’on peut voir en permanence les suggestions, avec un dictionnaire que l’utilisateur peut enrichir à sa guise.
Pour ma part, curieusement, c’est le traitement de texte que j’utilise le moins pour l’instant, malgré ses qualités. Difficile de dire pourquoi : peut-être parce que Mellel et Mariner Write m’incitent à me concentrer sur l’écriture, alors que Nisus Writer Express tend à me distraire aux alentours de mon texte. Bref, une très subjective question de goût et de sensibilité personnelle, pas nécessairement partagée par d’autres utilisateurs.
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